Les Beatles, mémoire vive
Pop. Une étude américaine démontre que le groupe aurait exercé une influence directe sur la vie de leurs fans.
Une étude scientifique réalisée par l’université
britannique de Leeds sur 3 000 personnes de 69 nationalités différentes
a prouvé que les Beatles ont façonné la mémoire de millions de gens,
leur laissant une empreinte indélébile. Durant six mois, des anonymes
ont pu inscrire sur le site Magical Memory Tour des messages racontant
ce que leur évoquent les Beatles, leurs chansons, leur carrière.
Bien sûr, il y a la disparition de John Lennon en 1980, qui côtoie
dans la liste des génies juvéniles évanouis en vol Kurt Cobain ou Tim
Buckley. Hormis cet événement traumatique qui a marqué la mémoire
collective, de nombreux autres stigmates bien plus positifs comme
l’album Help ! ou les tubes Yellow Submarine et Yesterday - qui
reste le record de diffusion sur les radios américaines - ont bercé
toute une génération. Ils restent associés à des tranches de vie
fondatrices (première rencontre amoureuse, adolescence…). Un Canadien
de 57 ans raconte : «J’avais treize ans et je me souviens avoir
acheté des tickets pour voir leur concert au Maple Leaf Gardens de
Toronto, après les avoir vus au "Ed Sullivan Show". On criait tellement au concert qu’on n’entendait pas la musique, mais ce n’était pas grave.»
Ce qui frappe, en somme, c’est que les «Fab Four» auraient exercé
une influence directe sur la vie de leurs fans. Il est vrai qu’il n’y a
guère qu’Abba, Frank Sinatra ou Elvis Presley pour avoir écoulé comme
les Beatles plus de 500 millions d’albums dans le monde et peu, de
groupe, trente ans après leur disparition, on gardé, comme eux, une
popularité intacte. Témoin de cette actualité, l’antipathie nationale
anglaise pour Heather Mills, divorcée de sir Paul McCartney.
Les lieux de pèlerinage, comme le désormais légendaire passage
piétons d’Abbey Road, la Cavern à Strawberry Fields, les maisons
d’enfance de Paul à Forthlin road et de John sur Menlove Avenue…
Plus curieux : d’une nation à l’autre, les souvenirs diffèrent. Par exemple She Loves You est la chanson qui déclenche le plus d’émotions chez les Britanniques, mais c’est I Want to Hold Your Hand qui monopolise les faveurs des Américains.
Comme les Tokio Hotel, qui incitent les fans à étudier l’allemand
pour comprendre les paroles du groupe, les refrains des Beatles auront
été, et restent, un stimulant à l’étude de la langue de Shakespeare.
Un homme confie que, lorsqu’il était dans l’armée britannique, à
Borneo, en 1965, marchant dans la jungle il aperçut un groupe d’enfants
se tenant la main et chantant en chœur I Should Have Known Better.
Bref, les Beatles plus forts que les anxiolytiques ? Le professeur
Martin Conway souligne que les souvenirs suscités à l’écoute des
chansons sont si forts qu’un projet est à l’étude pour intégrer les
airs du groupe à des soins afin de traiter les maniaco-dépressions.
Paraphrasant Lennon, un Néerlandais de 31 ans le dit :
«Les Beatles sont meilleurs que Jésus !»
Source http://www.liberation.fr/culture/351917.FR.php